lundi 29 avril 2024
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Crédit automobile : Les banques étalent leurs offres

Le crédit automobile revient. Il revient avec l’entrée en production de l’usine Fiat de Tafraoui (Oran) qui a été inaugurée lundi.

D’ailleurs, le délégué général de l’association des banques et des établissements financiers (Abef) qui s’exprimait, dimanche, sur le plateau d’une chaîne de télévision privée sur le crédit à la consommation, notamment la relance du
crédit automobile, assurait alors que le lancement du crédit automobile ne posait aucun problème pour les banques qui sont prêtes à s’y mettre, comme pour tout crédit à la consommation, pour peu que les véhicules soient disponibles.

Pour ceux qui l’auraient oublié, le crédit à la consommation est, depuis 2009, consacré aux produits fabriqués localement. En fait, il s’agit d’un second retour du crédit automobile.
Interrompu en mars 2009, il est revenu en 2016 après 7 ans d’interruption. On se rappelle que le crédit à la consommation avait été suspendu en mars 2009 parce que les pouvoirs publics avaient jugé qu’il favorisait l’importation en l’état au détriment de la production nationale. Un procédé qui profitait davantage aux pays fabricants qu’au pays consommateur qu’est l’Algérie.

Aujourd’hui, le crédit à la consommation est rétabli, mais avec les mêmes balises instaurées en 2016. Celles-ci consistent à sa limitation aux seuls produits fabriqués ou montés localement, en Algérie. De nombreuses banques proposent le crédit automobile, et la majorité le propose même en version islamique « halal ».

Les taux d’intérêt tournent autour de 9% en hors taxes, le seuil de remboursement ne doit pas dépasser le 1/3 du salaire du demandeur, et l’âge limite peut aller au-delà des 65 ans. En effet, les banques devront désormais se référer à la centrale des risques avant d’accorder un quelconque crédit, une manière d’éviter les surendettements.

Peu de modèles disponibles, et des prix qui démarrent autour des 2 millions de dinars

Seulement, il y a cette flambée des prix de véhicules neufs, ce qui fait que ce ne sont pas tous les salaires qui peuvent prétendre au crédit. Ou alors que l’apport initial soit plus important, quand les mensualités ne sont pas trop élevées pour certains. Mais encore
faut-il que l’emprunteur ne soit pas déjà endetté, et que ses mensualités ne dépassent pas le 1/3 de son salaire.

On se rappelle qu’avant 2009, l’Algérien pouvait plus aisément recourir au crédit, et même qu’il avait l’embarras du choix. Les fourchettes de prix des véhicules disponibles démarraient à partir de 500 000 DA, le prix d’une Maruti 800 à l’époque. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, puisque l’offre est restreinte (Fiat 500 Hybrid et Doblo), avec des prix qui démarrent aux alentours de 2 millions de dinars (sous réserve de connaître le prix de la Fiat 500 Hybrid assemblée à Oran). Et encore faut-il qu’elle puisse y ouvrir droit, vu que son taux d’intégration (qui compte dans la qualification de produit national) le lui permet.

Mais bon, les textes de loi imposent officiellement une limite de remboursement à 1/3 du salaire de l’emprunteur, avec un crédit qui peut aller jusqu’à 100% du montant du véhicule sur 60 mois maximum. Si le salaire du demandeur le permet, encore une fois.

Le crédit islamique, mourabaha, crédit halal…

Plusieurs banques proposaient déjà le crédit islamique « halal ». La plupart le reconduisent, alors que les autres s’y mettent. La banque El Baraka était la première à lancer ce concept
unique de vente à tempérament, el-mourabaha. Un concept « religieux » lancé depuis les premiers pas de cette institution financière en Algérie et destiné aux franges de musulmans qui réfutent le crédit avec des intérêts. Selon ses initiateurs, le concept consiste en l’achat du véhicule par El Baraka qui le revend au client avec des mensualités qui s’étalent sur une période comprise entre 12 et 60 mois, pour peu que ces mensualités ne dépassent pas le 1/3 de son salaire.

El Baraka appliquait, alors, le taux effectif global (TEG) imposé par la loi, et fixé à 9% (HT) par cette banque. Ce taux comprend l’assurance du crédit, les taux d’intérêt de la banque, les frais de dossier. Le 11 décembre, la banque islamique El Baraka annonçait la « reprise éminente » du financement automobile en partenariat avec Fiat Algérie sous la formule halal « mourabaha », une formule de crédit en accord avec les principes de la loi islamique (charia).

Ce partenariat, souligne El Baraka Banque, offre au client un ensemble d’avantages tels qu’une livraison dans les délais discutés, un processus de financement rapide, une disponibilité à travers le territoire national. Une rapidité possible grâce à un réseau étendu des agences de la banque El Baraka et la présence de showrooms Fiat Algérie sur l’ensemble du territoire national assureront aux futurs acquéreurs des facilités dans le processus de demande de financement et rapidité de la livraison. Et parmi les conditions d’éligibilité, le demandeur doit être âgé de 70 ans maximum à la dernière échéance, justifier d’un revenu mensuel net et stable minimal de 50.000 DA, avoir le statut de salarié, commerçant, artisan, retraité ou justifier d’un revenu, être confirmé au poste avec un CDI (une expérience professionnelle de 6 mois minimum).

La marge de sécurité minimale est de 20% du prix du véhicule. Du reste, la formule mourabaha consiste en « un contrat de vente au prix de revient majoré d’une
marge bénéficiaire connue et convenue entre l’acheteur et le vendeur ». La formule est pratiquement la même chez l’ensemble des organismes financiers proposant le crédit islamique.

La BNA dispense les demandeurs de crédit de domiciliation bancaire Hier, c’est la BNA (banque nationale d’Algérie) qui est revenue à la charge sur le sujet, en annonçant une mesure qui pourrait ravir les demandeurs de crédit auto. En effet, la responsable du département de la finance islamique auprès de ladite banque a révélé, à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle agence bancaire à El Mouradia (Alger), que « nous avons éliminé l’ancienne condition exigeant la domiciliation du salaire pour dérocher un crédit, chose qui facilitera les démarches aux citoyens désirant acquérir un véhicule avec un crédit bancaire islamique ».

Mme Amina Athmania, qui s’est largement exprimée sur les modalités du financement des crédits bancaires pour l’acquisition de voitures, a souligné que la BNA financera les achats de véhicules auprès de l’ensemble des concessionnaires activant en Algérie et proposant des véhicules produits localement en précisant que « les prélèvements mensuels se feront
suivant les revenus de chaque client ».

AGB, CPA et bien d’autres banques réadaptent leurs offres de crédit selon la demande du
marché qui rechigne, de plus en plus, aux formules de financement traditionnelles.

B. A. L’Algérie Aujourd’hui