mercredi 29 octobre 2025
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Importations de véhicules par les particuliers : Sans garantie ni service après-vente

Après des décennies de domination européenne, le marché automobile algérien connaît un profond bouleversement ; l’Asie s’impose, désormais, comme la principale source d’importation de véhicules.

Ce vent de changement est surtout porté actuellement par la Chine qui se distingue par un flux ininterrompu de véhicules qui débarquent dans les ports du pays. Les pays européens sont toujours en lice, mais sont loin d’égaler les performances sans cesse croissantes de l’industrie chinoise.

Tout récemment, les autorités algériennes concernées par la gestion des infrastructures portuaires ont même pris des mesures exceptionnelles pour les désengorger et permettre la réception de nouveaux arrivages.

Dans ces flots de véhicules importés, un grand nombre est issu de marques internationales mais fabriquées en Chine, particulièrement Volkswagen, Kia, Hyundai ou encore Toyota. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, les marques chinoises sont presque exclues de ces opérations, ou alors en quantité insignifiante.

La filière chinoise en force
Il est important de souligner que cet engouement a été clairement favorisé par les dernières décisions du ministère des financer d’intégrer les tarifications, du reste très compétitives, des pays asiatiques dans le référentiel de base pour les opérations de dédouanement.

Cette nouvelle grille prend en compte les prix de ces véhicules dans leur pays d’origine. Une initiative qui vise à normaliser les procédures de dédouanement et à fixer des droits et taxes plus justes, en s’éloignant des tarifs excessifs appliqués jusqu’ici sur le marché local.

Auparavant, les services douaniers s’appuyaient principalement sur les documents d’achat fournis par le citoyen, notamment la facture du véhicule, pour calculer les droits à l’importation. Une méthode qui laissait place à de nombreuses irrégularités et à une grande variabilité des montants exigés.

Avec l’entrée en vigueur de ce nouveau système, les choses changent. Les procédures deviennent plus transparentes, et les citoyens pourront bénéficier d’une meilleure visibilité sur les coûts réels liés à l’importation. Ce mécanisme devrait également contribuer à mettre fin à certains abus tarifaires relevés sur le marché.

Rappelons que le nouveau tableau de référence des prix, communément appelé «argus», repose sur plusieurs critères objectifs, la marque du véhicule, le modèle, la cylindrée, la source d’énergie (thermique, électrique, hybride), l’année de production et surtout le pays d’origine.

Un même modèle peut ainsi afficher des écarts de prix notables, selon qu’il soit produit en Europe, en Asie ou en Chine. Et c’est justement cette compétitivité des véhicules chinois qui explique en grande partie leur succès sur le marché algérien. Des écarts révélateurs du dynamisme de la filière chinoise.

Le talon d’Achille
Cependant, et même si l’offre explose, les prix proposés restent bien loin des attentes de la clientèle locale. Des tarifs qui varient, selon le modèles et la marque, de 3 millions de dinars à plus d’un milliard pour les voitures haut de gamme. Des montants considérés par beaucoup comme inaccessibles. D’autant que l’ensemble de ces véhicules, aussi bien neufs que ceux de moins de trois ans, sont proposés sans garantie ni aucune prise en charge en après-vente. Et c’est, précisément, ce volet important qui constitue, actuellement, le talon d’Achille de ce nouveau marché.

Les voitures vendues par des revendeurs particuliers ou importées directement pour le compte de clients échappent aux circuits traditionnels de distribution, privant les clients des prestations accordées par les constructeurs dans le domaine de la garantie, révision et entretien, réparation et disponibilité de la pièce de rechange d’origine.
D’ores et déjà, on relève des incidents techniques sur ces véhicules, avec des immobilisations qui durent parfois plusieurs semaines, faute de prise en charge efficace par des ateliers de service après-vente agréés. Il va sans dire que, dans ces situations, le client perd tous ses droits liés à la garantie de son véhicule si les éventuelles interventions techniques sont réalisées en dehors des réseaux officiels.
B. Bellil Le Soir d’Algérie

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