vendredi 17 mai 2024
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Marché de l’automobile algérien : Encore une année noire !

Depuis le lancement de la marque italienne Fiat, le marché algérien vit une situation inédite ! Fiat étant la seule marque distribuée depuis Mars dernier malgré l’obtention de plus de vingt opérateurs leurs agréments, octroyés par le ministère de l’industrie.

Cette situation inédite pénalise à plus d’un titre un marché sevré d’une offre sur le véhicule neuf depuis le 1er Janvier 2017. Les conséquences de cet état de fait sont nombreuses et la plus grave est liée aux nombreux accidents de la route qui ne cessent de croitre, faisant de notre réseau routier, le théâtre de drames avec des dizaines de morts et des centaines de blessés mensuellement, selon les statistiques rendues publiques.

Un parc vieillissant et dangereux !

Outre ces drames, le parc automobile national est devenu au fil des ans, vétuste. Avec une moyenne d’âge se rapprochant de la vingtaine d’année, il est largement aisé de comprendre que les accidents de la route sont en large partie, dus à l’état dégradé des véhicules, d’autant que la pièce de rechange d’origine se fait de plus en plus rare alors que paradoxalement, le marché est inondé de pièces d’origine douteuse. Si la responsabilité des conducteurs dans les accidents de la route, est souvent établie, il n’en demeure pas moins que l’âge avancé du parc ainsi que l’entretien des véhicules loin de répondre aux normes, sont également des sources non négligeables de la croissance du nombre d’accidents.

Selon les informations en notre possession, les marques ayant obtenu leurs agréments dépassent le nombre de vingt. Parmi elles, nombreuses sont celles activant dans les segments des engins et des motocycles. Quelques-unes activent dans le segment des véhicules particuliers, d’autres dans celui des poids lourds et des utilitaires légers ou des transports de personnes. C’est dire que l’ensemble de l’activité de la distribution automobile est représentée, même s’il faut noter l’absence de grandes marques reconnues sur le marché telles que Toyota, Peugeot, Volkswagen, Chevrolet, Hyundai, Kia, Renault, Seat, Skoda, Nissan, Audi, BMW, Mercedes, Land Rover, pour ne citer que les plus prisées, mais qui n’ont à ce jour pas de représentation. Certaines ont déjà déposé leurs demandes d’agréments alors que d’autres reste invisibles.

Fiat trop seule…

Sur le marché et depuis sa réouverture partielle en Mars dernier, seule la marque Fiat a ouvert son carnet de commande à travers son réseau de distribution. Le fait que la marque italienne soit la seule distribuée, a provoqué un rush vers les showrooms rarement vu par le passé. Quelques semaines après l’ouverture des commandes, les premiers couacs font leurs apparitions avec les retards de plus en plus rallongés des délais de livraison atteignant les quatre mois de retard. De nombreux clients se plaignent après avoir réglé la totalité du prix de leur véhicule sans être livrés après de longs mois d’attente. Fiat El Djazair de son côté, se démène pour répondre à cette demande croissante et annonce des approvisionnements mensuels de 12 000 véhicules. Une nouvelle plateforme numérique est mise en œuvre permettant une meilleure gestion du portefeuille commande. Ces efforts visent à améliorer la qualité de service et à faire éviter aux clients des temps d’attente trop long. Les résultats seront palpables d’ici à quelques semaines, selon une source dans le réseau Fiat.

Qu’à cela ne tienne, il convient de rappeler que JAC et Opel ont également obtenu leurs agréments en même temps que Fiat. Pourtant à ce jour, les modèles de ces deux marques ne sont toujours pas commercialisés. Tout cela n’annonce pas de perspectives heureuses pour le marché de l’automobile qui va connaitre son énième année blanche, considérant que Fiat seule, malgré sa bonne volonté, ne pourra pas satisfaire l’ensemble des demandes du marché qui ne se limitent pas au véhicule particulier ou utilitaire léger.

La rentrée sociale pointe déjà son nez et rien n’indique le retour vers une situation normalisée. On en est encore loin. Le marché n’a semble-t-il pas fini de manger son pain noir. Qu’en sera-t-il de 2024 ?

Mourad Saâdi Carvision.dz