lundi 29 avril 2024
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Marché de l’automobile algérien : les marques premiums sans avenir!

Aucun des concessionnaires ayant affiché sa volonté de reprendre son activité sur le marché algérien ne représente une marque haut de gamme. Et pour cause…

La raison principale justifiant l’absence des marques premiums pour le moment, réside dans le cahier des charges qui stipule que les concessionnaires agréés ont pour obligation de développer un réseau de distribution de 28 agents dès la première année. Cet article du cahier des charges rend à lui seul le projet d’importer et de distribuer une marque premium, caduc ! En effet, il est de notoriété public que le segment haut de gamme dans notre pays représente moins de quatre (04) % du marché. Ce dernier est connu pour être un marché de prix et de ce fait, les segments d’entrée de gamme (A-B-B+) constitué de mini citadines, de polyvalentes et de berlines tricorps, détiennent près de 65% du marché. Avec la chute du pouvoir d’achat et l’absence de financement sur les véhicules importés, ces catégories vont probablement accroitre leurs parts de marché au détriment des catégories supérieures. La rentabilité d’un concessionnaire représentant d’une marque haut de gamme est donc loin d’être assurée au regard de la modestie des volumes qu’il pourra introduire. Cela se répercute directement sur son réseau de distribution qui ne sera jamais rentable.

Dans une autre perspective, le contrat de garantie d’une durée de cinq (05) ans indiqué dans le cahier des charges, est un autre facteur pénalisant pour les marques haut de gamme telles que Mercedes, BMW, AUDI, Land Rover, Jaguar, DS, Lexus, Infinity, MINI et d’autres. La raison en est simple : Le prix de la garantie jumelée aux différentes taxes sur les cylindrées des Véhicules neufs importés, rendent les tarifications bien plus élevées que celles connues sur de nombreux marchés de l’internationale. Ainsi, les rédacteurs du cahier des charges n’ont, semble-t-il, pas tenu compte de la rentabilité des entreprises de distribution de marques premium. Leur absence est donc tout à fait logique !

Stellantis : Le haut de gamme peut-être… en ligne de mire !

En dehors des institutions de l’Etat, les clients qui souhaitent acquérir ce type de véhicules sont donc pénalisés et les importations via les licences Moudjahidine, ont encore de beaux jours devant elles. Pour rappel, ce type de véhicules est commercialisé sans contrat de garantie et sans prestations en après-vente. Par ailleurs, et dans le plus souvent des cas, ces véhicules ne sont pas conformes aux normes algériennes en termes de niveau de dépollution puisque acquis en dehors des constructeurs.

Qu’à cela ne tienne, il est possible de voir un des distributeurs agréés, investir ce marché premium via une marque détenue par le groupe représenté en Algérie. A ce titre, ils sont nombreux à avoir cette possibilité. A commencer par le groupe Stellantis, mais aussi les groupes Toyota Algérie ou Nissan Algérie, pour ne citer que ces trois groupes. Ces deux derniers ont déjà introduit par le passé les marques Lexus et Infinity, mais en volumes réduits. Le plus à même d’investir ce segment de marché reste Stellantis qui via sa filiale algérienne, dispose de plus de moyens et de plusieurs marques capables de répondre aux exigences de la clientèle haut de gamme. Pour les autres opérateurs, le plus urgent est de retrouver le marché avec des offres accessibles malgré les contraintes citées plus haut.

En attendant de voir plus clair, certains observateurs évoquent d’éventuelles modifications du cahier des charges dans le sens de son allégement pour permettre une véritable relance du marché. Wait and see !

Mourad Saâdi carvision.dz