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Dans une démarche qui incarne la volonté du gouvernement de redresser l’industrie automobile nationale, le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, a annoncé la réouverture prochainement de plusieurs usines à l’arrêt, y compris des anciennes unités de production automobile.
Un projet ambitieux dont les contours sont clairement dessinés, mais qui repose sur une série de critères économiques et politiques exigeants. Lors d’une audition tenue ce mardi devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), présidée par Mohammed Ben Hachem, le ministre a détaillé les étapes du processus de relance, tout en soulignant que des projets industriels dans le secteur automobile étaient désormais dans une phase très avancée.
La relance industrielle, selon M. Bachir, ne se limite pas à la simple réactivation d’usines fermées depuis plusieurs années, mais s’inscrit dans une vision à long terme visant à rétablir une base industrielle solide et pérenne.
M. Bachir a précisé que l’objectif de la réouverture des usines à l’arrêt, qu’elles concernent le secteur automobile ou d’autres industries, serait une démarche progressive. «Cela vise à éviter la répétition des déboires du passé, notamment dans le secteur de l’industrie mécanique. L’expérience des années précédentes, marquée par l’échec de nombreux projets industriels, a amené le gouvernement à adopter une approche plus prudente.
L’idée est de ne pas précipiter la relance, mais d’assurer que chaque usine remise en production soit véritablement prête à s’intégrer dans un modèle industriel durable», explique le ministre de l’Industrie. En arrière-plan de cette dynamique de relance, les premières usines à rouvrir devraient être celles qui étaient déjà en cours de développement avant leur fermeture.
Le ministre a d’ailleurs révélé que deux nouvelles installations s’apprêtent à recevoir leur équipement et à entamer leur production dans un délai proche, marquant ainsi une étape concrète dans la reprise de l’activité. Parmi celles-ci figurent des sites emblématiques comme l’usine Kia, désormais placée sous la coupe de l’entreprise publique Fondal, mais aussi Sovac à Relizane, Renault à Oran et Hyundai à Tiaret.
M. Bachir a souligné que la réactivation de ces sites devra être conduite avec une extrême rigueur. «Il ne s’agit pas simplement de relancer la production, mais de remettre en question toute la gouvernance industrielle qui a conduit à ces dysfonctionnements», a-t-il insisté.
A l’évidence, deux marques sont déjà en lice dans une liste non exhaustive de prétendants pour l’industrie automobile locale. Parmi celle-ci, il y a Hyundai, dont le retour est très attendu sur le marché algérien qui semble désormais acté et inéluctable. Après avoir été associée à l’usine Sovac de Relizane, la marque coréenne envisage de relancer une production locale. Il y a aussi l’usine de Batna, anciennement dédiée à Kia qui semble la plus proche à lancer sa production pour le nouveau constructeur chinois Jetour, selon des sources proches du dossier.
D’autres projets en gestation, dont celui de Chery et BAIC, ainsi que des constructeurs spécialisés dans la fabrication de camions et d’autobus telles que Jac et Higer , devraient également se joindre à cette vague de redynamisation industrielle. Pour le ministre de l’Industrie, l’enjeu de cette relance est de taille et l’objectif ambitieux, mais c’est la prudence, dictée par l’expérience des échecs passés, qui guide l’action gouvernementale.
Dans cette optique, dès 2026, l’Algérie devrait franchir un cap majeur en passant d’un unique site de production automobile, celui de Fiat, à trois installations opérationnelles, marquant ainsi une étape décisive dans la diversification du secteur.
Par : Aziz Kharoum El-Watan
