lundi 29 avril 2024
Accueil > Actualités > Service après-vente : Le désarroi des automobilistes

Service après-vente : Le désarroi des automobilistes

La crise que vit actuellement le secteur de l’automobile en Algérie et qui dure depuis plusieurs années a engendré des dégâts collatéraux qui pénalisent en premier lieu le client.

Le premier et sans aucun doute le plus déterminant, c’est le service après-vente et la qualité des prestations que sont censés assurer aussi bien les anciens concessionnaires que les revendeurs multimarques qui pullulent dans le pays et qui refusent clairement d’assumer cette responsabilité.

Dans ces mêmes colonnes, nous n’avons cessé de tirer la sonnette d’alarme sur cette grave méprise à l’égard de l’automobiliste algérien. Celui-ci découvre à ses dépens le désengagement des représentants de marques prestigieuses d’une mission cardinale, en l’occurrence l’après-vente, suite à la désorganisation décidée et imposée par les anciens responsables du secteur.

Et même en déboursant presque le double du prix du véhicule, le client se retrouve rapidement face à des situations pour le moins déroutantes. Les simples opérations de révision et de maintenance se transforment rapidement en véritable cauchemar. Et pour cause, les nouvelles conditions pour l’exercice de l’activité d’importation et les restrictions mises en place par le ministère du Commerce ont favorisé la multiplication des pénuries d’éléments aussi importants, compte tenu des conditions de roulage locales, comme les filtres d’huile, d’air ou de carburant.

La situation devient encore plus compliquée en cas de sinistre sur la voiture nécessitant le remplacement de grosses pièces mécaniques ou de tôlerie. C’est alors un véritable parcours du combattant pour l’infortuné client, qui devra, souvent, se rabattre sur les revendeurs particuliers pour espérer une réparation de son véhicule.

Il est à noter que dans le cadre de cette réorganisation du commerce, un concessionnaire automobile officiellement installé et contraint de se conformer aux exigences du cahier des charges liées notamment à l’obligation de disposer d’un service après-vente se devra d’avoir plusieurs registres de commerce pour l’exercice de son activité.

Pour l’heure, le client est souvent contraint de recourir aux services des revendeurs de pièces de rechange qui, eux, parviennent à s’approvisionner en toutes marques et tous types de pièces. Il va sans dire que les prix connaissent une flambée jamais égalée, et la traçabilité de ces produits, venus souvent d’Asie, est difficilement vérifiable. La pièce d’origine, quand elle est disponible, est proposée de 2 à 7 fois son prix initial. Inutile, pour notre part, de nous étaler sur les dangers de la pièce de rechange non conforme sur la sécurité des passagers, surtout quand il s’agit de véhicules destinés au transport de voyageurs. D’autant que les dernières statistiques officielles font état d’un vieillissement inquiétant du parc automobile national, particulièrement celui des bus et camions.

C’est dire la situation alarmante que vit actuellement l’activité automobile dans notre pays. Il est à espérer que les changements attendus et promis par le gouvernement pourraient réhabiliter le client algérien dans ses droits et remettre le secteur sur la voie de la professionnalisation.
B. Bellil Le Soir d’Algérie