mardi 30 septembre 2025
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Entretien avec Tarek Mossaâd, représentant de Hyundai Afrique & Moyen-Orient

Le projet Hyundai en Algérie se précise de plus en plus. Il est mené dans le cadre d’un partenariat par le groupe omanais Bahwan Saud et le géant automobile coréen, et fortement soutenu par les plus hautes autorités du pays. Les premiers contours de cette importante réalisation industrielle sont désormais déclinés.
Un véritable projet intégré englobant des lignes de production dans la carrosserie, la soudure et la peinture qui propulsera la marque, dès la seconde année de son lancement, dans le club encore très fermé du CKD en Algérie. Rencontré lors de la 4e foire intra-africaine, Tarek Mossaâd, directeur chez Hyundai pour l’Afrique et Moyen-Orient, nous détaille, dans le présent entretien, les différentes étapes de concrétisation de ce projet. Il insistera d’emblée sur le positionnement stratégique de l’Algérie dans la nouvelle configuration industrielle du groupe Hyundai dans le continent africain. Présenté comme l’un des investissements les plus importants du pays, ce projet, évalué à 400 millions de dollars, marque le grand retour de la marque coréenne sur le marché algérien.
Trois modèles de véhicules touristiques ont été présentés durant cet évènement économique, Tucson, Accent et Grand i10, et devraient probablement figurer dans la gamme de produits Hyundai qui sortiront de la future usine aux côtés de deux autres modèles utilitaires légers.
Autant dire des voitures grandement appréciées de la clientèle algérienne pour leur fiabilité et leur résistance à des conditions d’utilisation parfois difficiles et dont des milliers d’exemplaires d’anciennes générations continuent, à ce jour, de sillonner les routes et pistes du pays.
Le groupe Bahwan et Hyundai prévoient un projet d’envergure en Algérie. Le montant de 400 millions de dollars déjà annoncé est, pour le moment, le plus grand investissement dans le pays.

Soir Auto : Pouvez-vous nous donner plus de détails sur cette importante réalisation ?
Tarek Mossaâd : 
Absolument, j’en conviens, c’est un projet important, tant pour l’Algérie que pour Hyundai et notre partenaire investisseur omanais, en l’occurrence le groupe Bahwan. Car l’Algérie représente un pôle particulièrement stratégique pour l’industrie et, mieux encore, pour le secteur automobile en raison des ressources considérables qu’elle recèle.
On ajoutera aussi et surtout, les politiques qui ont été mises en place récemment par le ministère de l’Industrie et le gouvernement et qui ont beaucoup facilité et clarifié les procédures requises pour que nous puissions faire de la fabrication locale. C’est, en outre, une opportunité majeure pour Hyundai de revenir dans un marché où nous comptons un grand nombre de clients et où notre label bénéficie, depuis des années, d’un capital confiance important et d’une image de marque très positive.
Nous comptons, ainsi, revenir en Algérie avec des produits et des prestations de service de qualité internationale, tout en recourant aux composants et pièces fournis par la sous-traitance locale et au savoir-faire de la main-d’œuvre algérienne.

Est-ce un investissement propre à Bahwan Saud Group ou un partenariat avec Hyundai Motors Compagny ?
Il s’agit d’un projet d’investissement en partenariat entre les deux groupes. Chacun apportera sa contribution et son expertise dans le domaine, pour sa réussite et pour offrir aux consommateurs algériens des véhicules de qualité internationale. Le gouvernement algérien insiste beaucoup sur le niveau d’intégration locale et sur le développement d’une sous-traitance capable de soutenir une véritable industrie automobile en Algérie.
Nous accordons, dans le cadre de ce projet et conformément aux attentes du gouvernement algérien, un intérêt particulier à l’intégration locale. C’est une priorité pour nous, et le montant de l’investissement que vous avez mentionné illustre parfaitement cette préoccupation.
Il représente aussi bien le coût de réalisation des infrastructures de base que celui des équipements acheminés depuis la Corée ainsi que le transfert technologique.
C’est vous dire que nous revenons avec un projet bien plus consistant qui prévoit une production en CKD et un taux d’intégration appréciable dès le lancement.
Nous prévoyons la création de lignes de carrosserie, de soudure, d’assemblage et de peinture. Tout cela nécessite de grands espaces et des investissements de plus en plus importants.

Comptez-vous mettre en place un tissu de sous-traitance locale ?
Dans une première phase, nous nous baserons sur le réseau déjà déployé grâce aux encouragements et aux facilitations accordées par le gouvernement algérien. Nous espérons puiser dans le potentiel local le plus grand nombre de pièces et composants pour notre production. Ce sera le pilier de notre process de fabrication industriel.
Dans une seconde phase, et dans la perspective d’augmenter encore davantage le taux d’intégration locale, nous serons disposés à permettre aux équipementiers coréens de créer des partenariats avec des opérateurs algériens et assurer un transfert de technologie.

Avez-vous décidé du choix définitif du site ou de la région qui abritera la future usine de Hyundai ?
Pour l’heure, rien n’est encore décidé. Nous poursuivons nos consultations à ce sujet avec les ministères de l’Industrie et des Finances et dès que le choix sera fait, nous le rendrons public.

Quels seraient les modèles que vous avez retenus pour le projet Hyundai en Algérie et les volumes de production prévisionnels de votre usine ?
Nous aurons 5 modèles en fabrication locale, trois touristiques et deux utilitaires légers. Pour le moment, je ne saurais vous donner les noms exacts de ces véhicules, mais il y en aura, probablement, certains parmi ceux que nous avons exposés à l’IATF 2025. Les volumes de production prévisionnels sont estimés à 50 000 unités par an.

A quand l’entrée en production de l’usine ?
Nous débuterons l’activité de l’usine dès 2026 avec une ligne de production en SKD, mais l’achèvement complet du site nécessitera au moins deux années pour pouvoir lancer la production en CKD avec des lignes de peinture, de soudure et de finition.

Quels seraient les effectifs qui opéreront dans l’usine ?
Dans nos prévisions, l’usine devra employer plus de 1 000 travailleurs tous corps confondus.
La marque Hyundai a connu au cours des 20 dernières années un succès commercial important en Algérie. Elle a été leader du marché national 4 années consécutives.

Comment comptez-vous procéder pour la réhabilitation de ce label auprès des clients locaux et lui redonner la place qui lui revient ?
L’Algérie représente pour nous, un marché stratégique très important. D’autant et comme vous le souligniez, la marque Hyundai est très connue ici et bénéficie d’une grande confiance de la part du client. C’est pour cela que nous avons décidé de répondre aux besoins de la demande locale avec plus d’efficacité et une qualité encore plus améliorée. C’est aussi pour offrir, de nouveau, aux automobilistes algériens des prestations de service après-vente conformes aux standards internationaux et une large disponibilité de la pièce de rechange d’origine.
L’Algérie est, donc, un pôle stratégique dans notre présence en Afrique du Nord et nous souhaitons consolider encore plus notre leadership dans le continent.
C’est aussi notre objectif en Algérie, à savoir redevenir leader des ventes.
Entretien réalisé par B. Bellil

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