lundi 6 mai 2024
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Fabrication de motocyles : Le désarroi d’AS Motors

Dans la foulée du blocage généralisé de l’assemblage en SKD décidé par le gouvernement et qui a concerné aussi bien le secteur automobile que  celui de l’électroménager et de la téléphonie, c’est au tour de l’activité motocycle d’être totalement paralysée.
C’est le cas notamment de l’entreprise AS Motors qui se retrouve contrainte de mettre au chômage technique son personnel tout en continuant à verser les salaires, les différentes charges sociales, ainsi que les échéances bancaires. Son gérant, Walid Khababa, nous a fait part des difficultés que rencontre son usine, créée en 2011 et qui enregistre actuellement un taux d’intégration de l’ordre de 70%, avec la production localement du châssis et de la carrosserie. Il nous dira son «incompréhension face à cette décision qui a été élargie à tous les intervenants dans cette activité, sans discernement, alors que nous sommes en précurseur depuis bientôt 10 ans et que nous avons atteint des niveaux d’investissement importants dans l’objectif de contribuer efficacement au développement d’une économie nationale créatrice de richesses et d’emplois».
Conformément aux réglementations qui étaient en vigueur et à des engagements avec le ministère de l’Industrie, «nous avons entrepris de grands travaux pour faire de notre projet de motocycles de Taghrout, dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, une usine intégrée pour la fabrication de plusieurs modèles de motos répondant aux besoins du marché et même à des attentes spécifiques pour certaines catégories sociales comme les handicapés».
Ce projet a connu une refonte complète de l’ancien site de montage et une construction d’une nouvelle usine sur 20 000 m2 pour la fabrication de châssis et où sont intégrés une robotisation des soudures et un atelier d’emboutissage. Khebaba nous informe qu’un investissement a été consenti pour la confection de moule d’injection plastique en partenariat avec l’entreprise nationale des plastiques pour tirage et injection et aussi la fabrication de plus de 500 moules pour la tôle. A cela s’ajoute l’unité de peinture entièrement robotisée  en cours d’acquisition. Le responsable d’AS Motors affirmera par ailleurs que l’entreprise dispose d’un bureau de recherche et de développement pour le design, la conception et la programmation de robots.
Aujourd’hui, 2 000 véhicules produits à Taghrout se retrouvent en zone de stockage dans l’attente des éléments manquants et encore importés, à savoir le moteur et les roues.
Sur la base de l’ensemble de ces données, Walid Khebaba souhaite que les autorités compétentes puissent prendre en considération tous les efforts consentis depuis une décennie pour créer une véritable industrie nationale de cycles et motocycles.
B. B. Le Soir d’Algérie