jeudi 25 avril 2024
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Le Groupement des concessionnaires automobiles algériens réinterpelle Tebboune

Plusieurs semaines après les premières doléances adressées au président de la République, sans retour, le Groupement des concessionnaires automobiles algériens (GCA), qui rassemble les opérateurs du secteur, réinterpelle, à nouveau Abdelmadjid Tebboune sur la crise du marché du véhicule neuf. 

« Nous, Groupement des concessionnaires automobiles Algériens, venons par cette lettre ouverte, attirer respectueusement votre haute attention, sur la situation du marché de véhicules neufs.

Notre groupement constitué d’opérateurs économiques algériens, disposant d’une expérience minimale de 15 ans dans le métier de l’importation et la distribution automobile, considérons que nous sommes victimes de l’administration en raison de l’arrêt de notre activité depuis plus de cinq ans.

Cet arrêt de notre activité a été décidé au 1er janvier 2017, par les autorités de l’époque, malgré le fait que nous ayons répondu au cahier des charges 15-58 qui obligeait les concessionnaires à devenir des industriels en mettant en œuvre de projets industriels ou semi- industriels.

Parmi nous, certains ont importé des usines de fabrication qui n’ont jamais démarré, car nous avons été écartés aussi bien, pour l’activité industrielle que pour l’importation de véhicules neufs, au profit du groupe appelé, 5+5.

Aujourd’hui, notre activité en berne depuis des années, risque de nous mener vers la faillite par la faute du comité technique interministériel, qui a prononcé un refus aux vingt postulants à l’agrément dont les dossiers ont été étudiés, même si certains disposent de toutes les installations requises par le cahier des charges.

Plus inquiétant encore, selon les dernières informations parues dans les médias, il semblerait qu’une volonté de modifier le cahier des charges dans ses articles 03 et 04, fait son chemin.

Monsieur le Président de la République, nous sommes des opérateurs économiques algériens, nous avons toujours respecté la législation encadrant notre activité. Nous ne nous sentons pas concernés par une éventuelle modification du cahier des charges, particulièrement ses articles 03 et 04.

Nous voulons simplement que nos droits soient respectés, considérant que nombreux sont les opérateurs nationaux qui répondent au cahier des charges sans aucune difficulté.

Nous souhaitons que la loi soit respectée et que ceux parmi nous, qui méritent d’obtenir l’agrément de concessionnaires automobile, l’obtienne dans le cadre de ce que prévoit le cahier des charges et les décrets encadrant notre activité.

Que des modifications soient apportées au cahier des charges ne nous gêne en aucun cas.

Nous sommes des opérateurs nationaux et à ce titre, les articles 03 et 04 du cahier des charges, objet de ces éventuelles modifications, ne nous dérangent en rien !

Par contre, ce qui risque de nous porter préjudice, c’est la mise en veille de la délivrance des agréments, sous prétexte de ces changements qui remettraient à plusieurs mois le redémarrage de notre activité.

Ce report probable de la délivrance des agréments va nous porter préjudice et risque de nous plonger dans la faillite.

Au regard du fait que nos dossiers sont en attente depuis l’apparition du cahier des charges 20-227 du 19 Août 2020, nous considérons qu’à partir du moment où nous avons souscrit volontairement et en connaissance de cause aux deux derniers cahiers des charges, il serait plus juste d’en finir avec nos cas et trancher la question de nos agréments, tout en procédant si l’administration le souhaite, aux amendements des article 03 et 04 du décret exécutif 21-175 du 03 Mai 2021.

Dans une autre perspective, nos relations avec les constructeurs que nous représentons connaissent quelques turbulences en raison des lenteurs administratives que nous subissons et que les constructeurs ne comprennent pas.

Nous souhaitons également vous informer Monsieur le Président de la République, qu’étant sans agrément, et en raison des changements apportés par la loi par les modifications des codes d’activité portés sur nos registres de commerce, nous ne pouvons plus importer de pièces de rechange d’origine, pour faire fonctionner les ateliers de service après-vente.

Le retour à notre activité permettra en revanche, de créer des dizaines de milliers d’emplois directs, sans compter les emplois indirects, à travers l’ensemble du territoire national, grâce au développement de réseaux de distribution des marques représentées.

Le trésor public pourra récolter des sommes considérables, grâce aux taxes que nous collecterons à son profit, tenant compte que ces taxes représentent presque 50% du prix des véhicules importés.

Par ailleurs, nous souhaitons vous rappeler que le produit automobile est considéré dans le monde entier comme un moteur contribuant efficacement au développement économique et favorisant la croissance.

Dans cette perspective, le véhicule utilitaire, tous segments confondus, permettra aux entreprises algériennes de retrouver dynamisme et croissance.

Autre point d’importance, le renouvellement du parc automobile est aujourd’hui plus qu’une nécessité. Les drames qui se déroulent quotidiennement sur nos routes en raison de l’âge avancé des Bus, camions, utilitaires légers et véhicules particuliers, l’absence d’un entretien chez le professionnel et le recours de plus en plus fréquent, des citoyens vers la pièce de contrefaçon, sont autant de motifs qui militent pour le retour de l’importation du véhicules neufs et la pièce d’origine.

Afin de vous permettre, Monsieur le Président de la République, de vous faire une idée sur les prix que nous comptons appliquer dès le début de notre activité, la citadine d’entrée de gamme sera affichée entre 990 000,00 et 1 800 000,00 Da TTC, selon les marques.

Les utilitaires légers (Mini Truck) seront proposés à partir de 1 050 000,00 Da TTC. Les Pick up seront affichés à partir de 2 300 000,00 Da TTC.

Enfin, sur le segment des poids lourds, les prix varieront entre 1 900 000,00 et 4 700 000, 00 Da TTC, selon les marques.

Ces prix sont étudiés de telle sorte que la majorité de nos concitoyens puisse accéder à la possession d’un véhicule neuf, avec une garantie de 05 ans.

Cela permettra de faire chuter les prix exorbitants, actuellement en cours sur les véhicules d’occasion.

Dans le même ordre d’idée, Monsieur le Président de la République, nous souhaitons attirer votre attention sur une certaine confusion actuellement en cours dans le marché de l’automobile, tenant compte de l’arrivée de véhicules multimarques, importés par des opérateurs ayant pignon sur rue et qualifiés faussement, de concessionnaires. Il est de notoriété publique que le concessionnaire est l’opérateur qui détient un contrat de représentation d’un constructeur automobile. Ce qui est exactement notre cas. En revanche, les importateurs multimarques se contentent d’importer des lots de véhicules acquis en dehors du canal officiel, autrement dit, chez les garagistes, mandataires et réseaux de revente.

Ces véhicules sont livrés sans la garantie constructeur, sans service après-vente et sans disponibilité de la pièce d’origine. Monsieur le Président de la République, Pour toutes ces raisons, nous faisons appel à votre sens de discernement et de justice, à travers cette lettre ouverte que nous vous adressons respectueusement.

Nous comptons sur votre intervention afin de mettre fin à la situation dramatique que nous subissons depuis plusieurs années.

En attendant, les membres du groupement des concessionnaires vous adressent leurs salutations les plus respectueuses et vous prient de recevoir le témoignage de leur profond respect. »

P/Groupement des concessionnaires automobiles Algériens